La science du burpee

Pendant le confinement vous avez peut-être participé à une séance de circuit d’entraînement. Tous les « coachs » des réseaux sociaux ont proposé des séances gratuites et diverses incluant cet exercice du burpee. Je mets le mot coach entre guillemets puisqu’il regroupe autant de personnes qualifiées que de personnes ayant quelques notions et qui s’improvisent « coach ». C’est un terme que je n’aime pas beaucoup. Déjà parce que je parle français et que je préfère le terme d’entraîneur ou d’instructeur. Je me définis ainsi comme instructeur de groupe. C’est le terme de mon certificat obtenu chez CanFitPro : « instructeur de groupe ». Le mot « coach » a pour moi une valeur de guide qui va aider une personne à redéfinir sa vie. Clairement ce n’est pas ce que je veux apporter dans la vie des gens qui s’entraînent avec moi. Je veux aider les gens à bouger, à courir et surtout à avoir du plaisir en faisant de l’exercice physique. Point.

Revenons-en au fameux burpee. Cet exercice fait peur. Il est effectivement exigeant. Burp – sur le point de vomir. Mais il y a moyen de faire des burpees sans finir en PLS (la position latérale de sécurité) avec besoin de réanimation. Je vois, toujours sur ces mêmes réseaux sociaux, plusieurs « coachs » nous expliquer comment bien faire un burpee. J’ai visionné plusieurs vidéos et bien sûr chacune est un peu différente. Où est la vérité du burpee? Est-ce qu’il y a une science du burpee? Un professeur qui aurait un PhD es burpee? Je demanderai bien à Major Mouvement tiens!

Voici deux vidéos de démonstration de cet exercice :

Vous noterez beaucoup de différences mais je veux d’abord insister sur les similitudes. On peut avoir plusieurs options de cet exercice pour le rendre accessible à tous! Ce point est essentiel! Deuxièmement toutes les vidéos de cet exercice montrent que le burpee contient une planche. Troisièmement, et c’est un point sur lequel j’insiste dans mes séances, les pieds reviennent au niveau des mains (avec ou sans saut). Il vaut mieux ne pas sauter pour bien exécuter le mouvement que faire l’option plus difficile mais mal réalisée.

Et sinon, pieds joints? Pieds écartés? Squat? Et la pompe? Je pense que ce n’est pas si important. Chaque entraîneur aura appris une version de cet exercice, ajoutera peut-être sa couleur personnelle (un peu comme la salutation au soleil en yoga qui n’est pas exactement la même d’un enseignant à l’autre) et vous dira sûrement que c’est comme ça qu’il faut faire. Personnellement je fais le burpee avec les pieds joints, pas de squat, et je mets le ventre au sol. Et plus souvent qu’autrement, surtout quand je dirige une séance, je les fais avec un pied à la fois vers l’arrière et vers l’avant.

Est-ce qu’une version est meilleure que l’autre? Certainement que le travail de renforcement musculaire ou de mobilité sera un peu différent. Dans tous les cas le système cardiovasculaire sera très sollicité! Ne soyons pas trop dogmatique. Un exercice a mille variante (bon j’exagère peut-être un peu avec mille!) et l’important est de ne pas se blesser. Donnez-lui le nom que vous voudrez. Ajoutez votre prénom si ça vous chante. Et surtout amusez-vous lors de VOTRE entraînement!

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La coureuse et la bête

Si vous êtes coureur ou coureuse et que vous suivez les réseaux sociaux, vous aurez peut-être aperçu que la grossesse c’est tendance en course à pied. Elles affichent un ventre plus qu’arrondi, ont couru des marathons en duo avec leur bête et clament fièrement qu’elles ont couru jusqu’à 2 jours avant l’accouchement. J’ai moi-même couru jusqu’à 8 mois de grossesse.

Badass?

J’ai eu quelques commentaires inquiets (pour bébé, pour moi et pour mon plancher pelvien). Globalement ça a bien été. J’ai ralenti évidemment et diminué le volume de course à pied. Heureusement que mon volume était élevé avant que la bête ne se pointe, il m’en restait encore pas mal après avoir coupé dans les sorties longues et les intervalles de vitesse. Mentalement ça a été plus difficile. Je devais ralentir alors que je voyais les autres continuer à progresser… et me dépasser! Contente pour eux, découragée pour moi.

Ai-je été naïve ou prétentieuse, une fois la bête dehors, je pensais que tout reprendrait comme avant. Que ce serait facile. Pour avoir été blessée sérieusement en course à pied (fracture de stress automne 2016 et arrêt total pendant 8 semaines), je peux vous dire que dans mon cas, une blessure c’était facile à gérer en comparaison de la période post-partum. Et cette période post-partum dure…? J’écris ces lignes alors que la bête n’a pas encore 5 mois. Oui la bête est toute petite mais annonce à un coureur qu’il va avoir plus de 5 mois de sorties de m..de et tu verras sa tête se décomposer.

Le 7 janvier 2019, la bête se décide à sortir.

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Tout s’est très bien passé. Comme je suis informée correctement (non pas grâce à mon médecin mais à ma culture féminine que j’ai acquise sur le tard), je sais que je dois reconstruire mon plancher pelvien. Je l’avais entraîné pendant la grossesse mais il faut repartir de zéro puisque la bête détruit tout sur son passage. 6 semaines. Vous aurez peut-être lu ou entendu que 6 semaines après la sortie de la bête vous pouvez reprendre l’activité physique comme vous l’entendez. Et comme j’ai bossé, je me vois reprendre la course à pied. Avec un retour progressif tout de même. Mais la physiothérapeute qui m’aide à reconstruire les fondations m’informe que non, il serait vraiment préférable madame d’attendre encore. Je vous avoue que je pleure dans son bureau. Mais je suis sage et je patiente. Je marche et je contracte mon plancher pelvien.

Le 11 mars j’obtiens le laisser passer. J’ai un plancher pelvien assez fort pour courir sans forcer. J’entame un retour progressif. Tout se passe bien. Je cours! La fille est contente. Je fais même une course de 5km avec dossard le 27 avril et je réussis à être dans l’objectif que je me suis fixé : tout juste sous les 30min. Je veux pousser la machine. Je commence un programme avec intervalles et sorties plus longues. Et c’est là que tout fout le camp. La bête avait allongé un peu les heures de sommeil de nuit mais décide de faire un retour en arrière. C’est sympa cette petite collation à 1h du matin, puis à 4h… Et moi j’ai accumulé une dette de sommeil ces 4 derniers mois que même la banque de fer ne pourrait pas rembourser. Alors courir dans ces conditions devient difficile. Le corps ne suit plus. Le cœur m’insulte et la tête n’est plus là. Je m’accroche pourtant. Je cours toujours. J’ai peine à croire ces dernières semaines que je retrouverai un jour ma vitesse et mon endurance. Mais je ne veux pas abandonner.

Je n’écris pas ces lignes pour me plaindre. J’écris plutôt pour vous dire que tout n’est pas si facile que ce que les réseaux sociaux pourraient nous faire croire. Pour certaines, le retour à la course post-partum sera plus facile que pour moi et tant mieux. Mais d’autres se heurteront à des murs. Je suis dans le mur présentement. Comme ceux qui vivent le mur du marathon, j’ai épuisé mes réserves et des pensées d’abandon m’assaillent, j’ai mal. Il paraît que la ligne d’arrivée n’est pas si loin et qu’il faut continuer. Alors à celles qui vivent ou qui vivront cette période difficile, accrochez-vous!

Bilan 2018

L’année a commencé tranquillement avec ce projet fou de courir mon premier marathon complet en septembre. J’ai poursuivi mon entraînement de course qui allait rondement en ajoutant de la musculation, cette PPG qui déplaît à beaucoup de coureurs. C’était dur mais j’y ai pris goût en me voyant plus forte de semaine en semaine.
Puis sont venues les premiers tests avec la saison de course qui démarrait sérieusement avec le départ de l’hiver. Le cru 2018 serait bon au vu des premiers résultats. Fin mars, record sur 10km en 48min et 56s.
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Puis en avril record sur 21km en 1h52min.

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Ce 22 avril restera gravé dans ma mémoire à jamais. C’est cette journée que l’année 2018 prenait un tournant. Je ne le savais pas encore, et je réalise alors un autre projet qui me tenait à cœur depuis plusieurs années, me faire tatouer. Paix et sérénité. Souplesse et équilibre. J’aurais bien besoin de ces mots pour affronter la tempête qui se prépare. Deux semaines plus tard un petit signe + apparaît et mon monde vacille.
Je choisis de repousser mes projets sportifs et de faire de la place à petit chaton en devenir. Je cours un dernier 21km fin mai à Ottawa pour me faire plaisir. Pas de record c’est attendu mais une course dont je profite à fond et un week-end familial parfait.

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L’été m’apporte un nouveau défi : être assistante coach dans mon club de course grâce à la confiance d’Annie. J’ai adoré toutes ces séances lors desquelles j’ai pu donner un autre sens à ma passion pour la course à pied. Je ne cherchais plus la performance mais j’essayais d’aider les autres à se dépasser et à prendre un maximum de plaisir dans leur pratique. Ma quête de performance ne s’est pas évanouie pour autant et j’ai souvent eu des difficultés à voir ma vitesse diminuer, mes sorties se raccourcir et mon corps se transformer.
Mon chat était là pour me soutenir. Et c’est la première année que nous courons ensemble. J’ai souvent été frustrée de voir qu’il me dépasserait avec très peu d’entraînement. L’atout que j’ai dans ma poche pour rester dans la course est ma discipline. Je lui ai imposé (assez gentiment) cette discipline pour l’amener à courir son premier 21km en septembre. Ça a été très émotif pour moi de voir tous ces coureurs se lancer sur la distance du 42km. Je suis admirative d’Annie qui a franchi la ligne d’arrivée avec son sourire incroyable. Je suis fière de chat qui a complété son 21km sans avoir été au bout de sa vie pendant 3 jours et qui même redemandait à épingler des dossards cet automne.
Mes enfants ont toujours suivi aussi. Si Chouchou m’a clairement fait comprendre que courir ce n’était pas son truc, il n’a jamais rechigné à m’accompagner et venir encourager. Chouchoute par contre, me démontre son intérêt à courir et je lui prédis de jolies perspectives en course à pied.

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Cet automne j’ai complété ma formation d’instructeur de groupe. J’y ai mis beaucoup d’énergie et de cœur. J’espère faire fructifier cet enseignement en 2019 avec plus d’assurance pour partager ma passion du mouvement avec les autres. Je m’entraîne beaucoup seule mais j’adore ce partage. J’ai dû profondément modifier ma pratique de la course à pied depuis cet automne. J’ai dû notamment courir seule pour respecter mon rythme. En courant à plusieurs j’accélère toujours dans l’euphorie du groupe. Même quand je croise un coureur que je connais, mais que nous ne courons pas ensemble, mon chat me faisait remarquer qu’inconsciemment je presse un peu la foulée. J’ai décidé d’arrêter de courir il y a quelques semaines. J’ai remplacé la course par la natation. Je me rends compte que je cours également pour profiter d’être dehors. Qu’il pleuve ou qu’il fasse froid, la lumière a un effet positif sur moi. Impossible de recréer cet effet en alignant les longueurs dans un bassin intérieur.
À maintenant quelques jours de la fin de ce marathon qu’est la grossesse, je peux vous dire que ça aura été la course durant laquelle j’aurais le plus douté de réussir à me rendre à la ligne d’arrivée. Physiquement, mon corps a été mis à rude épreuve. Plus de 15kg pris en quelques mois. L’adaptation est brutale. Cette mutation aura eu également de fortes répercussions sur mon moral. Mentalement je suis encore debout mais peut-être pas indemne. J’ai sûrement appris sur moi-même. L’avenir me dira si j’en ressors plus forte.

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La course, junior et moi

Cette histoire a commencé le 22 avril dernier, après le demi-marathon banque Scotia de Montréal, 21km et 1h52. J’étais très satisfaite de ma performance! En rentrant chez moi je me fais une petite sieste à deux… oui, la sieste a un peu dérapé…

Les semaines suivantes j’ai un retard de règles. Je suis plus ou moins inquiète puisque l’entraînement que je suis depuis janvier m’a déjà déréglée mais qu’il n’y avait eu aucune conséquence tragique. Mais plus les jours passent plus je repense à cette « sieste ». Je fais un test de grossesse qui se révèle négatif. Ouf! De toute façon c’est clair, si un alien a élu domicile il va se faire renvoyer manu militari parce que j’ai un marathon à préparer!

Mais le doute s’installe… je sens l’embrouille… Donc retour à la pharmacie et un dimanche matin je suis debout à 6h, non pas pour aller courir, mais pour être bien sûre que mon corps m’appartient entièrement. Le complice de l’arnaque m’accompagne, s’empare du bâtonnet humide et m’annonce que c’est le jackpot…

Mes certitudes vacillent. Mon monde bien contrôlé s’effondre. Les larmes coulent et la déshydratation me guette. Mais après avoir tourné et retourné les mille questions pendant trois jours je décide que mon marathon je le courrai plus tard. Mon acolyte se réjouit puisqu’il est plus fou que moi et que soit il est complètement inconscient de ce dans quoi on s’embarque, soit il est bien plus téméraire que moi. J’aurais dit que c’est la première option qui est la bonne mais il y a déjà 2 exemplaires de nos expériences génétiques à la maison. Reste qu’il a peut-être la mémoire qui flanche…

Donc me voilà face à un nouveau défi. Affronter une troisième grossesse. Si vous me connaissez un peu, vous savez que j’aime ça les défis. Mais d’habitude je fais un plan, je contrôle et je bosse. Là je ne peux pas prévoir grand-chose, je ne sais pas quand la fatigue va m’assommer d’un coup, quelle nuit les hormones vont choisir de me gâcher et quand l’angoisse va m’envahir et me pourrir quelques journées.

Il me reste ma bouée de sauvetage : la course à pied. Ah oui, il y a aussi celui qui a fourni 50% du matériel nécessaire à la fabrication de la 3e expérience… J’avoue qu’il me supporte, qu’il a un grand mérite à cela et qu’il fait son possible pour calmer la tempête hormonale. Si vous n’avez pas vu le sketch de Florence Foresti sur la grossesse, je vous conseille de regarder ça, je le regarde en boucle et je me marre toujours autant!

Mais revenons à la course à pied. Je ne courais pas lors de mes grossesses précédentes. Alors en bonne élève je fais mes devoirs et je me renseigne. Vous verrez beaucoup de femmes qui courent pendant leur grossesse. Vous pouvez aussi trouver beaucoup de recommandations sur la pratique de la course à pied pendant la grossesse. D’un côté les arguments contre : il ne faut pas que le cardio dépasse 140bpm, si la température corporelle s’élève vous exposez l’expérience à une mutation aléatoire, attention au plancher pelvien… De l’autre des femmes qui courent en brassière jusqu’à la veille de leur accouchement à 5’00 du km pour 10km ou finissent un marathon en 3h30 à 8 mois de grossesse. C’est là que le gros bon sens doit intervenir. Mais quelle femme enceinte possède encore ce fameux « gros bon sens »!? Pas moi, vous pouvez en être sûrs!

En tant que bonne addict, je me vois courir tout le long de sa grossesse. Mais je sais bien que ce n’est pas ma tête qui va décider de tout ça. Alors j’ai réduit l’allure, parce qu’il faut mais aussi parce que même si je n’ai pas encore pris beaucoup de poids, mon cœur pompe déjà un bon volume sanguin additionnel et que mes seins se souviennent très bien des 2 grossesses précédentes et ont pris de l’avance! Vous ne pouvez pas imaginer à quel point j’envie les femmes qui font du B. Alors oui, certains vont dire qu’il y en a un qui doit être content… eh bien pas tant que ça puisque c’est zone interdite! J’ai réduit le volume de course. Heureusement que je courais beaucoup, il me reste encore pas mal de km par semaine. Ce qui va sûrement réduire au fur et à mesure. N’ayant plus d’objectif de record personnel, je me sens un peu perdue. J’ai néanmoins eu l’opportunité d’être assistante coach pour mon club. Oui oui, je ne suis pas la meilleure coureuse de Montréal, loin de là. Mais pour mon club qui se veut à visée récréative c’est parfait, puisque je ne suis pas trop nulle non plus et que j’ai de la motivation à revendre quand tu me parles de course à pied. Et j’adore ça! Je vais suivre ma formation de coach de groupe cet automne. Je vais changer de pseudo pour Véronique ou Davina et vous aurez des courbatures après ma séance!

Et comme j’ai un dossard pour 42km à rentabiliser, on a convenu avec mon complice que je vais fabriquer des pompons et des pancartes pour qu’il ait bien honte de sa femme enceinte quand il courra 21km au prochain marathon de Montréal. Je l’entraîne donc pour qu’il s’éloigne le plus vite possible de moi quand il entendra mes hurlements hystériques d’encouragement.

Affaire à suivre J-175 plus ou moins avant de rencontrer junior!

 

Réflexion sur la performance

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Dimanche 25 mars j’étais inscrite à une course officielle de 10km. La première de l’année. Alors la veille je ressentais du stress. J’en parlais avec mes amis coureurs qui me disaient de ne pas stresser, de prendre du plaisir et que cela ne servait à rien de me mettre dans un tel état vu que je ne gagne pas ma vie à courir. Tout cela est bien vrai. Mais je fais de l’anxiété de performance.

C’est grave docteur? Wikipedia définit l’anxiété de performance (test anxiety) comme une anxiété liée aux situations d’évaluation. Elle implique des signes et symptômes, parfois somatiques, variés dont le stress, la peur (dont la peur de l’échec) et la détresse. Elle est plus souvent décrite comme étant associée aux examens scolaires. J’ai vécu ça particulièrement dans mes études, par exemple lors de la préparation du baccalauréat (je visais la mention très bien et rien d’autre) et en classe préparatoire vétérinaire.

Je gère plutôt pas mal puisque je réussis à utiliser ce stress et la relâche d’adrénaline qui l’accompagne pour performer encore mieux. Je ne me retrouve pas bloquée par ce stress. Ce qui m’a permis d’obtenir la mention visée et d’entrer à l’école vétérinaire d’Alfort en réussissant mon concours du premier coup (avec du travail et aussi de la chance quant aux sujets des examens).

Néanmoins, pour moi et mon entourage proche, ça peut être plutôt pénible. Parlez-en à mes parents, je pense que j’étais particulièrement exécrable dans les semaines qui précédaient le baccalauréat ou le concours vétérinaire (en passant, merci papa, merci maman d’avoir réussi à me supporter!).

Aujourd’hui je vis ça dans la course à pied. Oui ce n’est qu’un loisir pour moi. Enfin, pas tout à fait. Plus une passion. Et j’aime aller vers l’avant, progresser, me lancer des défis. Ce qui implique ces situations d’évaluation, ces courses officielles auxquelles je m’inscris, qui représentent des compétitions envers moi-même, une sorte de bilan, un arrêt sur image pour voir si j’ai effectivement progressé. Alors inévitablement le stress revient. Parfois quelques semaines avant la course, parfois seulement quelques jours. Je vis cette montée d’adrénaline qui peut me rendre assez négative, désagréable et complètement incrédule quant à l’atteinte de mon objectif (merci à mon mari qui a pris le relais de mes parents pour supporter ces crises d’anxiété). Le jour J, l’adrénaline me transforme pour me donner des capacités que je ne soupçonne pas, dont je m’étonne à chaque fois. Les gens qui me connaissent croient beaucoup plus en moi que moi-même. J’énerve sûrement certaines personnes autour de moi à formuler ces doutes pour ensuite réussir haut la main. Je veux dire à ces personnes que je suis sincère quand je parle de ma peur de l’échec.

Depuis que je pratique la course à pied, j’ai amélioré mes performances physiques. J’ai découvert la méditation, qui avec la course, améliore ma force mentale. J’arrive mieux à gérer ce stress, à ressentir et rester dans le moment présent. J’aimerais me détacher un jour de la performance dans la course à pied. Pour le moment, je sens que j’ai la capacité d’aller un peu plus loin. Je veux continuer à me lancer ces défis. Pas trop souvent! Pour garder un équilibre mental et respecter ma famille (et mon budget, puisque l’inscription à une course au Québec c’est plutôt dispendieux! – cher).

Un jour j’aimerais devenir coach, entraîner une personne ou un groupe dans ma passion de la course à pied. Pour être fière d’inspirer d’autres que moi à se dépasser. Un jour. Qui vivra verra.

Faut-il une raison pour courir 42.2 km?

Mon premier défi de coureuse a été de finir un demi-marathon. 21.1 km. Quand j’ai commencé cela me paraissait énorme. J’ai réussi ce défi mais le jour J c’était toujours une belle épreuve de détermination avec quelques moments difficiles. Alors je m’en tenais à ce défi annuel.

Pendant l’entraînement pour mon dernier demi-marathon, je pensais de plus en plus à l’épreuve mythique du 42.2 km. Et le jour J, cela s’est tellement bien déroulé (voir le compte-rendu de mon demi-marathon de Bromont en novembre 2017)! J’ai couru 21 km 2 semaines plus tard pour le club de course à une allure confortable pour moi. Au bout de cette sortie, je sentais que je pouvais continuer.

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L’envie était née. L’envie était là. Je l’ai partagée et mon entourage a été plutôt froid face à mon enthousiasme pour ce nouveau défi. Attention, ils ne sont pas mal intentionnés. Ils ont peur pour moi. Ils veulent me protéger : que je ne me blesse pas et surtout que je ne stresse pas trop en voulant absolument réussir ce défi de taille. Oui puisque je fais de l’anxiété de performance.

Ma meilleure amie me demande alors pourquoi je veux courir le marathon. Elle me questionne aussi (et ma maman également) sur le après-marathon. Tu vas jusqu’où comme ça? Un ultra? Et tout le temps que tu consacres à ton entraînement, c’est du temps loin de ta famille… Mon mari était un peu inquiet au départ, mais il m’encourage maintenant. Il croit en moi et sait à quel point la course me fait du bien. Je fais attention à garder un bon équilibre entre mon entraînement, la famille et le travail et je pense m’en tirer assez bien pour le moment. Oui le dernier mois pré-marathon sera demandant. Un mois. Un sacrifice qui n’est pas si grand. Et je ne vise pas de temps au chronomètre! « Juste » le finir (ça sera déjà un bel exploit!).

Je pense quand même que c’est un bon questionnement de savoir pourquoi s’inscrire à un marathon puisque ça ne sera pas tous les jours une promenade de santé à l’entraînement. Et cette réflexion pourra m’aider à identifier mes motivations pour continuer quand ce sera plus difficile. Mais globalement l’entraînement est un plaisir pour moi! La lecture d’un billet sur l’inscription à un marathon sur le blog de Anne Dubndidu m’a rassuré ainsi qu’un post sur son compte instagram : Fais-toi confiance!

Ce que j’identifie pour le moment c’est une envie profonde. Je sens que j’en suis capable. Je choisis des défis ambitieux mais qui sont à ma hauteur, comme bien des femmes. Je veux voir jusqu’où j’irai. C’est une envie sans raison rationnelle. Non pas pour récolter de l’argent pour une bonne cause ou une motivation spirituelle… Une pure envie. Et n’est-ce pas ce qui nous motive à avancer dans la vie? J’ai envie de faire tel voyage, d’acheter une nouvelle robe, d’apprendre à jouer du piano… Ce ne sont pas des besoins mais bien des envies. Alors mon envie à moi est de courir 42 km!

Celui qui joue d’un instrument de musique rencontrera aussi des difficultés pour apprendre son morceau et l’exécuter comme il le veut. Peu de gens questionneront son implication et le plaisir qu’il éprouve à jouer de son instrument. Alors que la difficulté physique impressionne beaucoup plus. Je ne suis cependant pas masochiste. Je respecterai mes limites en les repoussant tranquillement.

Je veux aussi envisager la possibilité d’échouer. Parce qu’effectivement plusieurs raisons pourraient entraver mon projet. Il se pourrait que je me sois surestimée et que mon corps ne suive pas, que je me blesse. Un événement non prévu dans ma vie personnelle ou professionnelle pourrait aussi survenir. L’envie pourrait s’envoler… Il faudra alors que j’ai la maturité de renoncer, vivre un deuil et rebondir. Je pense que ça serait plus facile si j’y ai pensé préalablement.

Je ne suis pas encore inscrite au marathon de Montréal puisque l’inscription n’est pas encore ouverte. J’ai pourtant commencé ma préparation. Elle sera physique et mentale. La partie préparation mentale prendra une grande place.

« L’important ce n’est pas la destination, c’est le voyage » – Robert Louis Stevenson

Si le 23 septembre prochain je ne franchis pas la ligne d’arrivée, j’aurais sûrement beaucoup appris en cours de route. J’aurais essayé et j’aurais tout mis en oeuvre pour réussir. J’aurais gagné une leçon de vie peu importe le résultat. Et pour la suite, eh bien un jour à la fois! Quelles seront mes envies, je ne le sais pas!

Course à pied, yoga et méditation

J’explore tout ce qui peut calmer mes angoisses et abaisser mon niveau de stress afin de ne pas me retrouver en situation de crise. J’ai commencé cette exploration suite à une dépression après la naissance de ma fille.

J’ai d’abord découvert le yoga. J’ai tout de suite aimé cette discipline, qui à la base est une philosophie.

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J’ai eu la chance de trouver un bon professeur, Mayali. J’aime son approche spirituelle du yoga autant que le travail sur le corps et la respiration. Je crois qu’un bon instructeur est une des clés pour aimer sa pratique du yoga. J’ai pu poursuivre mes cours avec Cynthia qui a continué à guider ma pratique vers plus d’écoute de mon corps, plus de lâcher prise et d’acceptation de mes limites. Difficile d’accepter que je ne suis pas aussi souple que Nancy ou aussi forte que Véronique! Je continue seule pour le moment faute de temps, mais j’espère retrouver le chemin du studio un jour.

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J’arrive presque à avoir un bon alignement en headstand (posture sur la tête)! et Mononoke m’aide pour la concentration

Puis j’ai commencé à courir avec des écouteurs bien vissés dans mes oreilles à chacune de mes courses. Le bien-être que m’a apporté la course à pied a été immédiat. Les endorphines libérées à chaque sortie apaisaient beaucoup mes angoisses.

Malgré tout, mon niveau d’anxiété demeurait élevé. Je ne peux pas vraiment prévoir quand je vais me faire submerger, quand les éléments extérieurs sur lesquels je n’ai aucun contrôle vont avoir le dessus.

L’hiver 2015 j’ai voulu essayer la méditation. J’entendais parler de tous les bienfaits que cela pouvait apporter au quotidien. Je ne savais pas du tout ce qu’est la méditation. Avant de commencer je pensais que c’était faire le vide de ses pensées. Pas du tout! Au contraire, lors des séances j’apprends à observer mes pensées et mes émotions de façon bienveillante. J’ai commencé à pratiquer la méditation de pleine conscience en lisant le livre de Christophe André « Méditer jour après jour », puis avec l’application Petit Bambou. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’affirmer ma pratique dans un groupe de méditation avec un instructeur. Même si je ne la pratique pas assez assidûment, la méditation m’apprend à être dans le moment présent. Cela au moment de la séance mais aussi en dehors des séances, dans la vie au jour le jour. Et cela permet de vivre un souci à la fois, de comprendre que chaque situation difficile n’est que passagère aussi bien que la joie d’un beau moment est également éphémère et qu’il faut en profiter.

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Vous avez là les 3 ingrédients essentiels à mon équilibre actuel. 3 disciplines qui se complètent parfaitement dans mon cas :

  • Le yoga prépare le corps à la course à pied par une bonne musculation. Oui, vous pourriez transpirer lors d’une séance de Hatha Yoga et avoir des courbatures le lendemain.
  • Le yoga est également propice aux étirements pour contrer les effets de la course à pied qui rend souvent le corps plutôt rigide. Cette musculation et ces étirements bien effectués aident à avoir un corps équilibré et limitent le risque de blessure en course à pied.
  • Le yoga et la méditation aident la préparation mentale nécessaire en compétition. Si vous voulez battre votre record personnel, ça passe en partie par une force intérieure qui permet le dépassement de soi. Aller un peu plus loin, un peu plus vite malgré la douleur physique.
  • Enfin la méditation peut aussi vous aider à vous détacher de la performance, afin de vivre la course à pied comme le loisir que cela doit rester pour la majorité d’entre nous. Il faut trouver la bonne dose d’effort pour garder l’aspect plaisir de la course à pied.

Certains disent qu’ils méditent lors de leurs sorties de course. Je pense que cela n’est pas exact. Pour méditer, il ne faut pas être en action. Il faut s’arrêter. Ne rien faire. Et c’est dur pour la plupart d’entre nous! On peut néanmoins parler de course en pleine conscience. C’est ce que je fais quand je cours seule. Je n’écoute pas de musique. Je suis attentive aux signaux de mon corps (quelle partie du pied touche le sol, comment mes abdominaux sont engagés, est-ce que j’éprouve des sensations agréables ou désagréables…) et aussi à mon environnement. Un des aspects « thérapeutique » de la course à pied pour moi est d’être dehors. J’aime observer comme le ciel est différent à chaque fois, selon la météo, l’heure de la journée, observer les gens, les animaux qui pourraient croiser ma route. Même en empruntant un trajet identique pour chaque sortie de course, on peut se rendre compte que chacune est différente et ainsi ne pas se lasser de courir et éprouver toujours le plaisir de courir (ou presque!).

Cours. Fais du yoga. Médite. Recommence!

 

Bilan 2017 – une année de course à pied complètement différente

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J’ai commencé cette année alors que je suivais un programme de reprise de la course après blessure. Un programme très progressif trouvé sur le site de la clinique du coureur. L’automne 2016, je ne pouvais plus courir suite à une fracture de stress et je me suis rendue compte à quel point j’avais besoin de la course dans mon équilibre de vie.

J’ai eu la chance de croiser sur ma route Marie-France Huot, physiothérapeute et spécialiste de la course à pied, en octobre 2016 peu après ma fracture de stress qui n’était pas encore diagnostiquée. Et j’ai décidé de la consulter afin d’améliorer ma technique pour ne plus me blesser. Dès que j’ai pu refaire 5km je l’ai contactée. Verdict : j’étais une coureuse ultra-rigide avec beaucoup de déplacements verticaux. Mes impacts sont donc trop brutaux et le changement de type de chaussures l’été 2016 a révélé le problème. Elle m’a donné des conseils et tout un programme pour faire les petits changements nécessaires. J’ajoute à cela la lecture de ma bible de la course à pied : Courir mieux de Jean-François Harvey.

Les mois d’hiver ont donc été consacrés à me concentrer sur ma façon de courir. J’arrêtais d’écouter de la musique pour être attentive à garder une belle posture, à relâcher les épaules, balancer les bras, assouplir mes chevilles et raccourcir ma foulée. 8 semaines après mon premier rendez-vous, je revois Marie-France pour vérifier si je vais dans la bonne direction. Je progresse et je dois continuer surtout à limiter mes déplacements verticaux, ce qui reste encore aujourd’hui un point faible dans ma technique.

Au mois de mars au Québec, certains coureurs se réveillent de leur hibernation. Certains jugent qu’il fait trop froid ou que le terrain devient trop dangereux pour courir en hiver. Toujours est-il que le studio où je fais mes cours de yoga propose pour la première fois un club de course. Et une des coachs est justement Marie-France. Aucune hésitation, je m’inscris.

Je découvre une super ambiance, un groupe motivé et motivant, pour tous les niveaux, sans jugement ni compétition. Je pratique les intervalles avec plus de facilité, j’apprends à me dépasser et à aimer me pousser un peu plus loin à chaque séance. Je rencontre Annie, la deuxième coach du club que j’admire beaucoup et qui m’inspire. Je me fais des amis (Claire, Audrey, Jérôme, Valérie, Daniel…je ne peux pas tous vous citer!). Je me sens bien dans ce groupe.

Première course de l’année : 5km. Oui j’ai déjà couru 5km des centaines de fois. Je n’avais jamais fait de course de 5km. Un 5km n’a rien à voir avec un demi-marathon. Et c’est très difficile. Marie-France a couru avec moi, dans une chaleur suffocante et m’a permis de tenir pour franchir la ligne d’arrivée après 25 minutes et 38 secondes. Une de mes courses les plus difficiles.

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Cette année j’ai aussi fait un trail pour la première fois. Et j’ai commencé par une course officielle. J’aurais dû essayer en mode relax avant! Un 10km de côtes, de racines et de boue qui m’ont laissée courbaturée comme jamais le lendemain. J’avais mal partout. Et c’est là que je vois qu’un peu de trail dans mon entraînement ne nuirait pas mais que je réalise aussi que je suis une coureuse de route. C’est la route que je préfère pour apaiser mon mental.

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Et que dire de l’automne? J’avais été tellement frustrée l’année précédente de manquer ma saison préférée de course que j’y ai pris totalement mon pied celui-ci. Avec des records de distance pour moi : septembre 161km, octobre 169km, novembre 160km. Encore des records personnels sur 10km (en 50 minutes et 57 secondes) et sur mon demi-marathon de Bromont pour passer sous la barre psychologique des 2h (et lors duquel je me suis vraiment éclatée).

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Je finis donc l’année avec 1292km dans les baskets. J’ai amélioré ma cadence en passant de 160 foulées par minutes en 2016 à 175 foulées par minute fin 2017! J’ai découvert l’entraînement croisé (aïe la musculation!) et l’endurance fondamentale (ou courir comme une tortue). Je n’écoute plus de musique quand je cours, je suis présente dans mon corps et attentive à mon environnement. Je m’émerveille de tous ces lieux que je traverse (et j’en profite pour faire des photos!). J’aimais la course à pied. Cela va bien plus loin aujourd’hui. C’est une passion.

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Je pense maintenant à mes prochains défis. Oui, il y aura quelques courses en 2018. Du trail un peu. Un marathon. Le marathon de Montréal en septembre. J’en suis là. Mais il y aura toujours le groupe du club de course, les gens avec qui j’aime courir. Je vais aussi poursuivre mon chemin vers le détachement de la performance. Courir pour le plaisir.

 

 

Pratico-pratique de la course à pied au féminin #1 : Abdominaux, périnée et course à pied

Vous voyez 2017 s’achever et vous voulez prendre des bonnes résolutions pour la nouvelle année. Vous êtes une femme et vous avez envie d’essayer la course à pied, renforcer vos abdominaux pour avoir un ventre plus plat et une meilleure posture? Go! Voici quelques conseils sur la course au féminin et la pratique des abdominaux.

On est bien d’accord que le corps d’un homme et le corps d’une femme sont différents.

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Si le corps humain est fait pour courir, je crois tout de même qu’une femme devrait s’informer de quelques particularités de la pratique au féminin. La femme qui débute comprendra vite toute seule certains points, tandis que d’autres détails sont plus subtils et pourraient apporter des désagréments avec une pratique plus régulière et soutenue.

Les abdos tout le monde connaît.

Le périnée est moins populaire. Quand même de nos jours, de plus en plus de femmes savent ce qu’est le périnée. Enfin savoir, c’est peut-être un bien grand mot, puisque les scientifiques eux-mêmes ne s’entendent pas tout à fait sur sa définition, certains confondent périnée et plancher pelvien alors que pour d’autres ce sont deux choses différentes. Et c’est un ensemble de muscles bien compliqué dont on ne comprend pas tout encore aujourd’hui. Si l’anatomie vous intéresse, regardez cette vidéo représentant ces muscles en 3D.

Pour faire simple, ces muscles sont situés autour de la région anale, vaginale et pubienne et servent entre autres à maintenir les organes abdominaux. Les hommes aussi possèdent ces muscles avec quelques différences anatomiques tout de même.

Si vous n’avez jamais eu de problème et que vous n’avez pas eu d’enfant, vous avez sûrement peu conscience de votre périnée. C’est quand il s’affaiblit que les ennuis se pointent. Et notre mode de vie (posture assise ou plutôt avachie la plupart du temps, comment on ramasse de lourdes charges, comment les toilettes sont dessinées et surtout comment les femmes accouchent!) ne favorise pas la santé périnéale! Vous connaissez sûrement des femmes qui ont des fuites urinaires lors d’un éternuement, d’un gros fou rire ou même d’une activité physique, même modérée.

La course à pied n’aide pas non plus cette santé périnéale. C’est un sport à forts impacts et ces impacts affaiblissent les muscles qui doivent contrer la gravité et soutenir nos organes. Et si on suit un bon programme d’entraînement, se rajoute le problème du travail des abdominaux qui peuvent massacrer notre périnée.

Bref je suis particulièrement sensible à ce sujet puisque je vis des déconvenues moi-même. Si je pousse un peu trop l’entraînement ou lors d’une course pour laquelle je veux réaliser un record personnel, eh bien j’ai des fuites. Ça reste relativement rare sur le volume de course que je fais mais suffisamment honteux et désagréable pour que je me renseigne et que je limite les dégâts. J’ai notamment suivi récemment un atelier sur le sujet avec Claire Armange, professeure de yoga. Les conséquences d’un périnée affaibli peuvent être graves puisque cela peut amener à une descente d’organes ou prolapsus.

Mais que peut-on faire pour améliorer la situation?

Lors de la course à pied il faudrait contracter le périnée à 25% de sa contraction maximale.  Contractez le périnée à 100%, puis à 50%, puis à 25%. Voilà à peu près ce qu’on recherche. Plus facile à dire qu’à faire. Ça prend de la pratique.

Et puis je vous disais que les abdos tout le monde sait ce que c’est. Ce n’est pas tout à fait vrai. Les abdominaux ce sont plusieurs couches musculaires : le plus profond le TRANSVERSE (le plus important! Et celui que vous voulez travailler pour avoir le ventre plat), les obliques et les grands droits. Je vous épargne le cours d’anatomie (allez voir c’est très beau en vidéo).

Alors les tablettes de chocolat ou le fameux 6-pack ce sont les grands droits et on oublie ça, même si ça vous fait rêver. La plupart du travail pour faire les faire apparaître est constitué d’exercices qui les raccourcissent (comme le célèbre crunch abdominal). Et ces mouvements exercent une pression sur le périnée qui l’affaiblit. Tous les exercices qui provoquent une augmentation de la pression intra-abdominale sont à proscrire. Et ce n’est pas moi qui le dit. La pro du périnée c’est Bernadette de Gasquet, l’auteur de « Périnée, arrêtons le massacre » dont je vous recommande la lecture mesdames.

Alors quels exercices faire me direz-vous? Vous pourrez trouver les bons exercices dans le livre « Abdominaux : arrêtez le massacre » encore de Bernadette de Gasquet. Voici les principes d’un bon exercice pour travailler les abdominaux :

  • Avoir toujours la colonne vertébrale étirée.
  • Faire tous les efforts en expirant.
  • Commencer l’expiration par un mouvement de remontée active du périnée, à maintenir lors de l’effort.
  • Commencer la contraction par le muscle transverse, puis les obliques, et enfin éventuellement les grands droits (donc du bas vers le haut, afin de remonter les viscères dans l’effort).
  • Ne jamais pousser vers le bas.

Concrètement ça donne quoi? Ne jamais faire d’exercice qui lors de la contraction abdominale fait sortir le ventre. On veut un ventre plat qui durcit. Ces exercices sont parfois appelés abdominaux hypopressifs. Un bon travail des grands droits se fait avec une contraction isométrique, c’est-à-dire à longueur constante (ni en raccourcissement, ni en étirement), comme par exemple dans l’exercice de la planche.

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La pratique des abdominaux par le yoga respecte ces principes si les mouvements sont bien exécutés. Lorsque vous maîtrisez la posture chaturanga dandasana vous avez une sangle abdominale bien tonique!

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Et saviez-vous que la posture sur la tête fait travailler les abdominaux?

Cette vidéo d’exercices me semble respecter ces principes également :

Pour finir, quand le mal est fait, parfois il est trop tard pour revenir à la normale. J’ai entendu parler de pessaire pour la course à pied et l’entraînement en général. Qu’est-ce qu’un pessaire? C’est un petit dispositif à insérer dans le vagin, qui va aider au maintien des organes abdominaux pour soulager le périnée. Il en existe spécifiquement pour le sport. J’aimerais tester le dit dispositif mais il n’est disponible qu’en France d’après mes recherches. Si ça vous intéresse voici un lien vers un site sur lequel vous pourrez vous en procurer.

Voilà qui fait un tour non exhaustif de la question mais qui permet de vous informer. J’aimerais vous parler d’autres conseils sur la course à pied au féminin (sécurité, poitrine…) mais ça sera pour un prochain post!

Alors avez-vous pensé à vos résolutions ou défis 2018?

 

Courir comme une fille

Que veut dire courir comme une fille?

C’est la question d’une campagne publicitaire de la marque Always que je trouve particulièrement intéressante.

Pourquoi « comme une fille » est devenu synonyme de « de manière inadéquate », pourquoi le qualificatif « faible » est associée au genre féminin? C’est pourtant ce que la société m’a appris. C’est plus ou moins inconscient. J’étais mauvaise en sport. Une fille douée en sport était forcément un garçon manqué et ce n’était pas valorisé.

Beaucoup de sports étaient réservés aux hommes. Le golf : gentlemen only, ladies forbidden. Même si ce n’est pas l’origine du mot golf, cette traduction qui circule en dit long sur l’état d’esprit du sport. La course à pied aussi était réservée aux hommes. Kathrin Switzer, la première femme qui a couru un marathon a été bien malmenée sur sa course du marathon de Boston en 1967. Après avoir complété , malgré les obstacles, le fameux 42.2km, elle a été disqualifiée par la fédération d’athlétisme d’athlétisme, qui interdisait explicitement aux femmes de participer à toute compétition avec des coureurs masculins, sous peine de perdre le droit de concourir. Grâce à elle, les femmes pourront officiellement courir le marathon de Boston en 1972. Et en 1984 a lieu le premier marathon féminin olympique.

Oui les temps ont changé. Aujourd’hui les femmes sont de plus en plus nombreuses à prendre le départ de courses officielles. Elles sont même majoritaires sur certaines distances. Et plus performantes que les hommes quand il s’agit de course de résistance.

Je suis triste quand je me compare aux hommes. Je n’arriverai jamais à leur niveau pour un même volume d’entraînement et j’en suis souvent frustrée. La biologie n’est pas de mon côté. Leur masse musculaire est plus importante. Les hormones font que le développement des muscles est moindre chez les femmes.

Mais cela ne doit pas m’abattre. Je veux continuer à courir. Je veux être suffisamment forte et musclée pour faire tout ce dont j’ai envie. Et oui j’aime bien avoir des muscles un peu apparents. La société nous impose l’idée qu’une femme musclée ce n’est pas beau. Voici une vidéo qui me parle à ce sujet :

Alors je ne sais pas jusqu’où j’irai mais je me sens de mieux en mieux en étant plus forte physiquement. J’ai beaucoup plus confiance en moi.

Et je souhaite à ma fille de ne plus associer le mot « faible » au genre féminin.

Je vous laisse là mais je vous reparlerai du « courir comme une fille » car oui courir comme une femme n’est pas la même chose que courir comme un homme.